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Ciné Thème : L'île au cinéma

Dernière mise à jour : 1 juin 2020



L’île est, dans tout les arts et depuis toujours, le théâtre de fantasmes, d’explorations, de mystères et de récits en tout genre. Bien entendu ce thème n’échappe pas au 7ème art.

Cet article a la modeste prétention d’effectuer un petit tour d’horizon de l’île dans le genre cinématographique.

1 - L’île, scène de l’utopie

L’île est souvent le lieu d’une utopie paradisiaque, comme une terre promise ou il ferait bon vivre. Nous retrouvons cet idéal dans The Island (2005) de Michael Bay, où le prix à gagner, précisément, est un voyage pour « L’île » dont profitent les heureux élus du concours. Comme beaucoup d’utopies, l’île est ici une terrible illusion finalement transformée en désillusion pour les héros de ce film.

Cet imaginaire de l’île paradisiaque est parfaitement illustré dans La Plage (2000), de Danny Boyle, dans le cadre duquel les personnages principaux partent en quête d’une île idéale où se trouverait la plus belle plage du monde. Ce film, allégorie de l’imaginaire paradisiaque, dépeint les étapes de la réalisation d’un rêve. Du fantasme à la désillusion, encore une fois l’île renverra les personnages à la réalité mais, contrairement à The Island, ceux-ci reviendront avec des souvenirs mémorables.

Par ailleurs, Les Révoltés du Bounty (1962), de Lewis Milestone, mettant en lumière le grandiose Marlon Brando, montre également la découverte d’une île paradisiaque.


2 - Le naufragé sur une île déserte

Il s’agit bien évidemment là d’un cas de figure classique: une île déserte est très souvent dans l’imaginaire populaire synonyme de naufrage et de naufragé.

Et comme le roman éponyme, il faut citer en premier lieu le plus connu des naufragés, notamment incarné sur le grand écran, Robinson Crusoé, et tout particulièrement la version de 2004 de Rod Hardy, quand bien même il ne s’agit pas là de la première adaptation de l’oeuvre littéraire de Daniel Defoe.

Le film reprend les aventures et la survie du personnage, ici incarné par Pierce Brosnan sur son îlot.

Autre naufragé célèbre: celui de Seul au monde (2001) de Robert Zemeckis. Dans un cas comme dans l’autre, nous suivons un personnage complètement isolé sur une parcelle aquatique déserte, dans l’obligation de trouver à boire, à manger, à faire du feu, voire à se divertir, par exemple avec le ballon Wilson, devenu culte depuis ce film.

A titre d’anecdote, il plait au rédacteur du présent article de comparer Seul au monde avec Terminal. Sous le prisme commune de ces oeuvres rapprochées, ces deux personnages principaux incarnés par Tom Hanks se retrouvent complètement isolés (sur une ile ou dans un terminal) et évoluent, de débrouillard à ingénieux, pour se sustenter, supporter la solitude, subsister et survivre. Ils cherchent à quitter leur prison (l’île ou le terminal), malgré de fréquents échecs voire calvaires les obligeant à repartir du commencement de leurs efforts, et les deux histoires sont projetées sur toile d’avions (?).

Dans un registre plus léger, citons par exemple « 6 jours, 7 nuits » (1998), de Ivan Reitman, lequel fait intervenir un duo homme/femme qui va devoir survire sur une île déserte après le crash de son avion, cette fois-ci sur fond de comédie romantique.

Pour terminer avec ce sous thème, il pourrait être interessant de citer « La Tortue rouge » (2016), de Michael Dodok de Wit. Un petit chef d’oeuvre d’animation mettant en scène un naufragé devant faire face à une géante tortue rouge pour espérer quitter l’île sur laquelle il a échoué.


3 - L’île mystérieuse et expérimentale

L’île est également très présente dans le cinéma de science fiction et fantastique.

En effet, une île est un endroit propice à la rencontre avec des monstres ou des choses mystérieuses qui, souvent, intriguent énormément le spectateur et les héros d’un film.

En premier lieu, nous pouvons citer la trilogie King Kong et ses films de 1933, de 2005 et de 2017.

En plus d’abriter le célèbre gorille géant, l’île révèle au travers de ces différents films de nombreux autres dangers comme des dinosaures, des insectes géants (donnant lieu à quelques scènes à éviter impérativement pour ceux qui ont la phobie des bestioles dans le King Kong de Peter Jackson), et bien d’autres mystères. Ces films sont empreints d’aventure et d’exploration; dans leur cadre, les personnages sont confrontés à l’île elle-même. Dans cette optique, il est semble permis voir indispensable de citer la série des grands classiques Jurassic Park/World. Hormis le premier Jurassic Park, ainsi que Jurassic World, où l’île est seulement le lieu qui accueille le parc, les autres films mettent en scène une île prenant place comme un territoire hostile peuplé de dinosaures.

Dans le registre de l’île mystérieuse, il semble ensuite obligatoire de mentionner la série Lost. Dans cette série, l’île est au coeur de l’intrigue: des survivants d’un crash se retrouvent bloqués sur celle-ci, laquelle va dévoiler au cours des saisons ses nombreux mystères. Ces derniers sont d’ailleurs trop épais et la série trop culte pour que l’auteur en déflore l’intrigue dans cet article.


4 - L’île prison

Cependant, dans certains cas, l’île est une atroce prison dont il est quasiment impossible de sortir ou, à terme, de s’échapper, sauf, cas très exceptionnel et accessoire, pour les personnages de L’évadé d’Alcatraz (1979) de Don Siegel, où une des plus célèbres prisons américaines, placée sur une île et réputée infranchissable, montre ses failles.

Dans un style similaire, mais cette fois-ci avec un prisonnier d’un genre napoléonien, Papillon (1974), de Franklin Schaffner, fait intervenir Steve McQueen, ici accusé à tort de meurtre et envoyé sur une île déserte.

Beaucoup plus récent, et cette fois ci en projetant une prison pour chien, nous avons L’île aux chiens (2018) de Wes Anderson. Dans un Japon futuriste et dystopique, les chiens sont considérés comme des parasites, ils sont chassés et emprisonnés sur une île. Une telle sanction étant fondée sur des preuves entièrement fabriquées par le gouvernement, ce film d’animation rappelle les heures les plus sombres de l’histoire européenne (procès staliniens) comme mondiale (procès Mac.Carthistes). Un chef d’oeuvre parfaitement mené par le maitre de la géométrie cinématographique, remplie de poésie, d’aventure et de rappels historiques .

Dans la continuité du spectre dominant cette sous-partie, il semble nécessaire de citer le très célèbre Shutter Island (2010) de Martin Scorsese. il ne s’agit pas vraiment là d’une prison, puisque c’est un hôpital psychiatrique, mais les patients y sont comme enfermés. Outre cet aspect, qui est une première et simple lecture de l’île comme d’une prison, il y a un second angle d’étude: selon d’aucuns, et selon toute vraisemblance, cette île serait en réalité la prison mentale du personnage de Léonardo Dicarprio dans laquelle il est condamné à vivre et revivre sa folie. L’île est alors la représentation d’un confinement autonome dans lequel le personnage se place lui-même sans que personne ne le lui ordonne, en atteste en l’espèce les différentes réactions des diverses parties prenantes.

Ainsi, cette sous catégorie donne l’occasion de constater qu’il y a des prisons dont on ne s’échappe jamais.


5 - L’île, théâtre d’affrontements meurtriers

L’île est parfois un lieu où l’on s’affronte au cinéma.

D’une part, de manière extrêmement violente, par exemple pour les étudiants de Battle Royale 1 (2000) de Kinji Fukasaku, dans le cadre duquel ils doivent s’entretuer pour survire; l’île est ici une sorte d’arène d’affrontement. On s’y affronte aussi car c’est la guerre, comme sur l’île d’Iwo Jima, pendant la seconde guerre mondiale dans Lettre d’Iwo Jima (2006) de Clint Eastwood, qui dépeint les horreurs de la guerre du pacifique, (très) légèrement tintées d’héroïsme Américain.

D’autre part, toujours dans un contexte de seconde guerre mondiale mais cette fois ci sous forme de duel, se trouve à la disposition de l’auteur le très bon Duel dans le Pacifique (1968), de John Brooman. Il s’agit là d’un officier Américain et de son homologue Japonais qui vont s’écraser dans le pacifique et s’affronter sur une île. Toutefois, la spécificité de cette oeuvre réside dans le fait qu’elle ne traite non pas tant véritablement d’un affrontement en tant que tel que d’une traque.

Lorsque qu’une équipe de d’enquêteurs en herbe du FBI part sur une île pour y passer le test ultime de leurs formation, ils vont devoir faire face à un véritable tueur en série qui va les traquer un par un, et bien entendu, il leur est impossible de quitter l’île.

Le dernier film qu’il apparait nécessaire de citer ne se passe pas entièrement sur une île l’est pour la particularité de l’île et pour les scènes d’affrontement qui s’y passent méritent: c’est Skyfall (2012) de Sam Mendes ou l’affrontement entre Daniel Craig et Javier Bardem se déroule pour la première fois sur l’île d’Hashima.

Celle-ci a une histoire plutôt incroyable. En effet, il y a des décennies, elle possédait le record du lieu le plus densément peuplé au monde. En 1810, est découvert un gisement de charbon sur l’île, alors vierge de toute présence humaine. Mitsubishi la rachète en 1890 et y installe la main-d’œuvre nécessaire pour l’exploitation dudit charbon. En 1950, la population a atteint 5.300 habitants pour 6,3 hectares de superficie. En 1959, la plus forte densité de population au monde y est enregistrée.

Elle vit en autarcie dans une trentaine d’immeubles résidentiels, à côté desquels sont construits «25 magasins, une école, deux piscines, un hôpital et un cimetière». Cependant, à terme le pétrole vas supplanter le charbon, et après un siècle d’exploitation, la mine ferme en 1974. La conséquence est immédiate et fatale: en quelques semaines, l’île se vide entièrement.


6 - Inclassable

Un inclassable semble mériter d’être ici présenté:l’île du pays imaginaire de Peter Pan (1953). Celle-ci est inclassable car elle rentre dans presque toutes les catégories.

En effet, c’est un lieu magnifique et paradisiaque qui émerveille les visiteurs, quels qu’ils soient. C’est également une île mystérieuse avec une magie qui empêche partiellement Peter de vieillir. C’est concrètement une prison, puisque Peter Pan est prisonnier de l’île dans la seule mesure où il ne peut la quitter sans quoi celle-ci se dégraderait, les fleurs se désagrègeraient: on assiste là à une double dépendance: l’île est dépendante du héros éponyme, et réciproquement.

Peter Pan et le Capitaine Crochet, condamnés à s’affronter perpétuellement, assurent par ailleurs un théâtre permanent de l’affrontement.

Et si l’on ose s’aventurer sur le terrain de l’oeuvre littéraire d’origine, une certaine réserve n’empêche pas de constater que l’île est en réalité une prison pour les enfants non réclamés au bout de 7 jours, condamnés à errer indéfiniment au pays imaginaire, jusqu’à ce que Peter Pan les tue quand ils deviennent trop vieux; la perspective n’est donc ici que très modérément enthousiasmante…

En tout état de cause, et du fait des différents intérêts qu’elle présente, cette île mériterait une étude complète, mais présente un statut sui generis qu’il convenait de présenter brièvement.


7 - Bonus : Les films d’horreur un peu nul se déroulant sur une île.

Eh oui.

Le thème de l’île n’échappe pas au cinéma d’horreur, ce même s’il n’y a aucun chef d’oeuvre à référencer en la matière ni même très peu de bons films.

Dont acte: voici toutefois quelques films d’horreur sans prétention se déroulant sur une île, conservant cependant un certain intérêt au visionnage: Fear Island (2009), Primal (2009), Uninhabited (2010), Surviving Evil (2009); l’année 2009 fut visiblement très chargée en films d’horreur se situant sur une île.





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