Kaamelott – Premier volet
- Le Poulpe
- 26 juil. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 août 2020

Depuis les épisodes pilotes de 2003 jusqu’au final du Livre VI marquant la fin du mois d’Octobre 2009, Kaamelott, la série «forgée» par l’incroyable Alexandre Astier, est devenue l’Excalibur d’une communauté attendant avec impatience la diffusion sur grand écran de leur Graal :
Presque 11 ans après sa dernière apparition télévisée, Kaamelott a pourtant su entretenir l’affection pour son univers. Usant d’un jeu d’acteur à la « De Funès », d’une plume sèche et brutale estampillée « Audiard », et d’un mystère conservé par l’auteur lui-même quant à la suite des évènements (y compris dans les nombreuses bandes dessinées post-diffusion télévisée), la série voit aujourd’hui ses plus fervents admirateurs trépigner jusqu’au 25 Novembre 2020, date repoussée en raison de ce « Gros Tagazou » de virus Covid- 19. Alors, au-delà d’une hype parfois moutonnière, pourquoi Kaamelott est-il devenu l’une des plus importantes références en termes de série francophone ?
Son contenu :
Kaamelott est, sans nul doute, l’une des séries les plus inspirées par les grands noms de la culture Geek et contemporaine : Donjons et Dragons, Warhammer, « Sacré Graal » des Monty Python, Astérix, mais aussi Star Wars et StarGate... De nombreux clins d’œil à la filmographie américaine (Heat, Le Sixième Sens, Les Affranchis...), mais également française (Le Professionnel, L’Auberge Rouge, Cuisines et Dépendances...), sont également bien présents. Sire Arthur n’hésite pas à référencer d’autres sources plus intellectuelles telles que La Poétique d’Aristote, Les Troyennes d’Euripide, les œuvres de Shakespeare ou de Molière (dans un épisode intitulé « Les Misanthropes »), sûrement aux fins de cultiver les « gros faisans » que nous sommes ! Ce contenu multiculturel a donc permis aux Chevaliers de la Table Ronde de s’adresser à plusieurs générations, séduites bien souvent par la finesse de composition du « Sanglier de Cornouailles ».
Son casting :
Que serait Kaamelott sans la ribambelle d’acteurs, méticuleusement choisis par Astier, interprétant à la perfection leurs rôles respectifs ? Des deux pires bras cassés de Bretagne jusqu’au traître d’Orcanie, en passant par la naïve Reine Guenièvre et le « loyal ennemi » Lancelot du Lac, le théâtre a rarement connu meilleure interprétation télévisée.
Chaque personnage, sous l’œil professionnel d’Arthur, fait éclater ses couleurs à la caméra, et le spectateur prend alors ces talents « en plein dans sa mouille ! ».
Son format :
Théâtralisée à outrance, la majorité de la série a d’abord su charmer au travers du petit écran. 5 à 6 minutes d’un plaisir tac-o-tac, une mise en scène réduite aux portraits d’acteurs laissant transpirer leur jeu (n’ayant souvent eu leurs textes que le matin même), le tout distribué par un générique simple, mais reconnaissable entre tous. Les premiers livres de la série offraient la possibilité de «s’en payer une bonne tranche» occasionnellement, jusqu’à l’épisode 20 de la saison 3, intitulé « Legenda », dans lequel Astier créée une fracture avec l’ambiance absurde précédemment instaurée. En effet, cet épisode marque la réelle dépression du Roi, lequel essayant vainement d’accomplir sa mission confiée par les Dieux : trouver le Graal.
Du rire aux larmes (Alerte spoilers !) :
A compter de cet épisode pour le moins déroutant, les scénettes laissent peu à peu place à un scénario plus profond. Arthur adopte un comportement détaché, blasé, lassé de l’incompréhension de ses partenaires, et décide de replanter Excalibur dans son rocher. Ayant perdu la foi, il renoncera à la reprendre, sous les yeux terrorisés de la Dame du Lac. Son équipe se dissout à petits feux. Des clans autonomes se forment, les traîtres refont surface, et Lancelot, exilé, patiente avec noirceur le moment pour agir, guidé par Méléagant, aussi appelé « La Raison ». Le Livre V de Kaamelott est souligné par la recherche d’une possible descendance du Roi. Dernier espoir pour notre Sire de raviver sa foi. Arthur traversera alors l’île de Bretagne, sans trouver l’hypothétique enfant, et, manipulé par Méléagant, finira par croire qu’il est infécond. Au « 36ème dessous », Arthur tentera de se donner la mort, et sera néanmoins sauvé par Lancelot, initialement venu pour le tuer. Le Livre VI, quant à lui, propose une ambiance à mi-chemin entre absurde et révélations. Astier nous sert sur un plateau d’argent les évènements ayant poussé ce soldat romain à devenir « Dux Bellorum » (Seigneur de guerre), fédérateur et Roi de Bretagne.
« La vengeance est un plat qui se mange sans sauce » : Unique réplique du teaser diffusé le 22 janvier 2020, la flamme animant les fans de la série n’a jamais été si grande. Après de longues années d’impatience, nous retrouverons enfin les personnages hauts en couleurs d’une série ayant su fusionner le burlesque et la finesse d’écriture, l’absurde et la mélancholie, la chevalerie et les bouseux.
Signé "Le Charlot"

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