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La solitude de l’Amérique Latine par Gabriel García Márquez


Cent ans de solitude (1967), prix Nobel de Littérature, 1982.

« Je pense qu'un écrivain peut dire tout ce qui lui passe par la tête pourvu qu'il soit capable de le faire croire. Et l'indice pour savoir si l'on va vous croire ou pas, c'est d'abord d'y croire soi-même. », Gabriel García Márquez.


Il y a un demi-siècle sortait dans les librairies de Buenos Aires “Cien años de soledad” Cent ans de solitude, l’épopée du village de Macondo imaginée par Gabriel García Márquez. Depuis sa première parution chez Editorial Sudamericana en 1967, l’ouvrage, parangon du réalisme magique, s'est vendu à près de 30 millions d'exemplaires et a été traduit dans une quarantaine de langues. Gabriel García Márquez est né en 1928 à Aracataca, petit bourg entouré de plantations bananières sur la côte caraïbe de la Colombie. C’est dans ce décor qu’il installe l’intrigue de son chef-d’œuvre, en imaginant le devenir d’une lignée sur sept générations dans le village de Macondo.


Quelques éléments biographiques


Il a été élevé par ses grands-parents le colonel Nicolas Marquez Iguaran et Doña Tranquilina Iguaran qui ont un lien de parenté car ils sont tout deux cousins, cela est une référence directe à un des thèmes majeurs de la fiction, l’inceste. Ce sont deux personnes qui ont marqué la vie et l’imaginaire de Gabriel García Márquez au travers d’histoires que lui racontait son grand-père sur sa jeunesse, la guerre civile du 19e siècle, et sa grand-mère lui contait des fables et légendes familiales qui ont influencé son style d’écriture. Cette dernière est également la source de la vision magique superstitieuse et surnaturelle de la réalité qui habite le monde romanesque de Gabriel García Márquez.


Un contexte historique colombien prédominant


Dans le roman l’histoire de la Colombie occupe un rôle important, un fond historique qui en devient sous la plume de Gabriel García Márquez hyperbolique, faisant référence par exemple de manière brève à la colonisation mais surtout aux années de lutte qui ont précédé l’Indépendance et ont masqué une grande partie du 19e siècle, passant par l’ère de l’industrialisation liée au progrès matériel et industriel qui entraîna le développement de Macondo qui n'était au début qu’un hameau et s’est converti en une des principales villes du pays vers la fin du livre.


Technique narrative : temps et narrateur


Gabriel García Márquez reprend la modalité narrative propre du genre biographique et chronique, c’est-à-dire celle du narrateur omniscient qui est un narrateur qui connaît tout de l’histoire qu’il raconte, pour écrire sa chronique biographique imaginaire des Buendia et de la construction de Macondo. Il bénéficie donc d’une position privilégiée et extérieure des êtres dont il nous présente leurs destinées. C’est aussi un narrateur extradiégétique, l’unique narrateur qui assume la totalité de narration et manie à la fois deux temps du passé, le passé lointain et le passé récent qui correspond au futur de ce passé lointain. Donc le narrateur assume un double rôle, le détenteur du savoir et celui qui le transmet en nous racontant le sort de cette lignée.


Le patriarche de cette famille est José Arcadio Buendia et depuis le début de l’histoire marque le destin de la famille. Deux de ses descendants, Aureliano Buendia et José Arcadio ont essayé de comprendre l’histoire secrète de la famille. Sa femme Ursula Iguaran, le personnage qui fait écho au titre par la longévité de sa vie, assiste à la naissance et à la mort des membres. De même, elle est garante des traditions et de la mémoire familiale. C’est une femme sagace qui a beaucoup vécu et donc possède une théorie sur les hommes de la famille qui est la suivante : « Pendant que les Aurelianos sont retirés mais de mentalité lucide, les José Arcadio sont impulsifs et entreprenants mais avaient un destin tragique ».

En bref, ces hommes solitaires se soucient de trouver un sens à leur vie, de le découvrir et, bien sûr, de connaître le secret de la vie de tous les Buendia, qui se trouve dans les arrière-salles de la maison dans les manuscrits de Melquiades, un gitan travaillant dans un cirque. Ces hommes associés à la maison s'y sont enfermés et se livrent à des activités non productives. Les femmes quant à elles maintiennent l'économie domestique et contrastent cette improductivité des hommes Buendia avec l'énorme influence qu'elles ont dans la communauté. Cependant ce sont les hommes qui déterminent les événements de l’histoire: José Arcadio Buendia, le fondateur, est celui qui à la suite d’un de ses rêves décide de créer Macondo. Aureliano Buendia, le colonel dont les 32 guerres qu’il a faites détermina la vie du peuple et enfin, quand un autre Aureliano termina de déchiffrer les manuscrits, c’est à ce moment même que l'histoire de Macondo s’acheva. Ces fameux manuscrits une fois déchiffrés et traduits en espagnol coïncidaient avec le roman de cent ans de solitude. Gabriel García Márquez et Melquiades ont donc réussi à faire que l’origine de la famille Buendia soit nébuleuse, obscure avec une finalité tragique.


-Célina- (los_ojos_de_celina)


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