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Scream Queens

Dernière mise à jour : 1 juin 2020



Les Scream Queens au cinéma, c’est quoi ?


1 - Définition


Littéralement « dame hurlante », la scream queen est une actrice ( Jamie Lee Curtis dans Halloween) correspondant au stéréotype de la jeune femme victime d'un adversaire menaçant ou de la demoiselle en détresse. Le Scream est pour les hurlement répétés de la demoiselle tout au long du film.

La scream queen appartient principalement au genre du film d’horreur.


2 - La demoiselle en détresse avant le cinéma

Le cinéma n’a pas inventé les scream queens; leur origine remonte à bien plus loin dans le temps, et a fait l'objet d'une évolution dont chacune des phases a contribué à l'élaboration du registre de la scream queen cinématographique.


Tout d’abord, dans la mythologie grecque, un exemple flagrant se trouve dans le mythe d’Andromède.

Selon ce récit antique, les parents de cette dernière (qui se trouve être une princesse éthiopienne) provoquent la colère du dieu de la mer, Poséidon. Ce dernier envoie alors un monstre afin de détruire le royaume.

Désespéré, le Roi recourt à un oracle qui lui recommande de sacrifier sa fille au monstre, conseil qu'il applique immédiatement, comme l'aurait fait tout bon souverain/père de famille. Andromède se retrouve dès lors ligotée nue à un rocher, livrée au monstre. C'est alors que Persée, revenant du combat face à Meduse (on a là un homme visiblement bien occupé), intervient pour la délivrer, tuer le monstre et l’épouser. Ainsi nous pouvons retracer les premiers signes de la demoiselle en détresse dans l’unviers fantastique, il est possible de la qualifier de scream queens mythologique.



Mais là où cette demoiselle en détresse existe jusqu’a son plus gros cliché de l’imaginaire populaire c’est la princesse à sauver dans un château fort, souvent avec une créature à combattre.

Or, cette demoiselle en détresse doit sa permanence dans l'imaginaire collectif à son rôle renvoyant à une figure classique, qui pris ensuite la forme de la princesse à sauver dans un château fort, devant survivre face à une créature menaçante.

Toutefois, l'aspect le plus présent dans la culture populaire de cette figure classique de la demoiselle en détresse réside dans le personnage-type de la princesse coincée dans un château fort, menacée par une créature menaçant sa vie, qui attend désespérément un sauvetage.


C’est en effet au travers de contes héroïques tels que le Mythe de Saint Georges, qui est en quelques sortes une adaptation chrétienne de celui d’Andromède, ou encore des récits tirés des légendes Arthuriennes comme celui de Tristan et Iseult que s'est ensuite perpétré ce leitmotiv.


Enfin, bien entendu, les contes de fées occidentaux influenceront énormément le traitement de la scream queen par le cinéma, en attestent des exemples tels que Raiponce, la Belle au Bois Dormant ou Blanche Neige.



3- Au cinéma : de la demoiselle en détresse à la survivante


Le cinéma marque une rupture dans le concept traditionnel de la demoiselle en détresse.

En effet, même si dans un premier temps elle reste présente, notamment dans certains films comme King Kong ou Tarzan, elle a par la suite connu une évolution significative, impulsée par le genre du Slasher qui va constituer une véritable révolution.

Si nous nous appuyons sur les travaux de Joseph Campbell repris par Christopher Volger, dans chaque mythe le héros passe d'abord par une phase d'initiation, pendant laquelle il est presque détruit mais survit tout de même à la peur et au danger, suite à quoi il renait, se bat et vainc.

C’est précisément dans le cadre de ce processus que renait et se développe la scream queen au cinéma.

Selon moi, un exemple des plus éloquents est le rôle de Neve Campbell dans la série de films Scream. A l'origine, elle est une demoiselle en détresse, puis elle se construit au fur et à mesure des épreuves pour finir par sortir victorieuse dans la peau de la dernière survivante.

Une autre illustration frappante appartenant au registre du slasher est Jamie Lee Curtis, dans la saga Halloween.


En outre, d'autres exemples peuvent être tirés du cinéma fantastique. Il convient évidemment ici de citer le personnage du Lieutenant Ripley, joué par Sigourney Weaver, dans Aliens.

Ainsi est représentée la scream queen dans le cinéma: un personnage passant de la figure ancestrale de la demoiselle en détresse à celle, davantage contemporaine, de la dernière survivante.





4 - Le syndrome de la femme blanche disparue


Si la scream queen a trouvé sa place dans la mythologie, la littérature et le cinéma, c’est peut être car la fascination qu’elle provoque trouve un écho dans certains travers de nos sociétés.

En effet, cet attrait se matérialise d'une certaine manière également dans les médias avec le « syndrome de la femme blanche disparue ».

Ce syndrome fait référence à un fait divers médiatisé impliquant la disparition de femmes blanches (alternativement jeunes, jolies et/ou appartenant aux classes supérieures).

Un tel phénomène a une importance toute particulière dans le paysage sociétal américain.


5 - Une série pour les Scream Queens


La scream queens a même sa propre série. Le Show du même nom est une comédie horrifique ou des jeunes filles sont poursuivies par un tueur.

Datant de 2015, la série est déjantée, une caricature assumée qui maitrise voire pousse à l'extrême les clichés et codes du slahser au nom de la comédie et de l'illustration, quelque peu parodique, du mythe de la scream queen.

Le casting permet même le luxe de réunir Emma Roberts, une scream queen "nouvelle génération" dans Scream 4 et Jamie Lee Curtis, une scream queen "traditionnelle" dans Halloween.

La boucle de l'évolution de la dame hurlante semble ainsi bouclée.




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