A la découverte de James Z : artiste de Groove Urbain
- Le Poulpe
- 15 janv. 2021
- 5 min de lecture

Originaire du sud de la France, James Z, 26 ans, est chanteur de groove urbain ainsi que fondateur d’Odace Music, une structure d’accompagnement de projets musicaux. A l’occasion de la sortie de son second EP, Réunion, le 15 janvier, la rédaction du Poulpe Savant l’a rencontré, afin de discuter avec lui de ce nouveau projet, de son évolution depuis ses débuts, ou encore de son adaptation face à une situation sanitaire sans précédents pour les artistes de tous bords.
Hello ! Pour commencer, pourrais-tu raconter aux lecteurs la genèse de James Z ?
Au départ je composais pour moi, des choses plutôt intimistes (guitare/voix ou piano/voix) qui n’étaient pas destinées à être partagées. Puis j’ai commencé des études dans le business musical, et j’ai rencontré plein de gens passionnés et porteurs de projets. Ça a fait monter en moi l’envie de créer le mien, avec lequel je pourrais présenter une nouvelle forme de musique, plus flamboyante, avec laquelle je m’amuse vraiment. Je n’étais pas du tout à l’aise avec l’idée de présenter mes premières compos à un public, l’idée me faisait stresser. Alors qu’avec ce projet, aujourd’hui c’est zéro stress, que du bonheur.
Ton premier EP, J&P, est sorti en juin 2019. Pourrais-tu nous parler de ton évolution entre les deux projets ?
Je souhaite développer un concept différent sur chaque EP. Sur le premier, c’était de reverser toutes mes recettes à l’association Une Goutte de Soleil, qui vient en aide aux sans-abris. Comme J&P était un coup d’essai, j’ai abordé ça de façon non commerciale, avec humilité. J’ai ensuite réfléchi à un second concept, qui a abouti au nouvel EP, et qui consiste à ne faire que des featurings.
Et sinon, j’ai entre temps trouvé un manager professionnel, Anthony, créateur et directeur de la structure Punch, et je me suis orienté vers un distributeur international du nom de Ditto Music, ce qui me correspond mieux étant donné que je chante principalement en anglais. J’ai également une attachée de presse, contrairement à avant. Sinon, j’ai gardé globalement la même équipe pour tout ce qui est composition, enregistrement, visuels…
Tu as pensé cet EP, justement nommé Réunion, comme un grand rassemblement, alors que sur J&P tu étais complètement solo. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
J&P a permis de présenter mon univers personnel. Maintenant que cet univers est pensé et stable, je me sens prêt à m’ouvrir et m’enrichir grâce aux collaborations avec des artistes différents.

Tu as structuré l’œuvre un peu différemment cette fois-ci, avec une intro et une outro. Est-ce que tu as pensé l’ensemble avec une forme de storytelling ?
Pas du tout ! Il n’y a pas d’histoire à proprement parler, par contre il y a une évolution. On commence sur du groove urbain anglophone comme j’ai l’habitude de faire, avant de se diriger vers une partie en français où l’on retrouve de la pop et du rap.
Comme tu viens de le mentionner, tu chantes désormais aussi en français, alors que c’était exclusivement en anglais auparavant. Beaucoup d’artistes francophones n’osent pas sauter le pas, comment y es-tu arrivé ?
Au départ, je chante en anglais pour la musicalité de la langue. Mais je trouve le français plus pertinent en termes d’interprétation. C’est ce que je privilégierai désormais si je pense que l’interprétation doit être au premier plan sur un futur morceau. Mais c’était quand même un gros challenge de passer au français tout en restant fidèle à mon style, tout en étant fier du résultat final.
Sur les deux projets, tu nous parle d’amour, de vivre-ensemble et de prendre la vie du bon côté, peut-on dire que ce sont tes thèmes de prédilections ?
Tout ça se rejoint dans une thématique globale, à savoir la recherche du bonheur. Même si j’écris sur quelque chose de triste, cette recherche sera toujours la finalité. Ce n’était pas conscient au départ, mais j’ai fini par m’en rendre compte parce que mon entourage me le faisait remarquer.

Peux-tu nous expliquer avec tes mots le groove urbain, et nous parler des artistes qui t’ont influencé ?
Selon moi, c’est une base rythmique fondamentalement urbaine, et une absence de limites dans la recherche de nouvelles sonorités. C’est ce mélange de musicalités qui crée le groove. Et je réunis tout ça avec ma voix, que j’utilise pour chanter aussi bien que pour rapper. Pour les influences, elles sont vraiment trop multiples pour être citées, mais je n’ai pas un artiste de prédilection. Je me base plus sur un mélange des genres que j’ai beaucoup écoutés, comme le reggae, le rock, le jazz, le rap, la soul…
Sur J&P, tu avais une chanson qui s’appelle Authentic. Justement, à quelle point l’authenticité est-elle importante pour toi dans le personnage que tu présentes au public ?
On parlait tout à l’heure de la recherche du bonheur. Je pense justement que l’authenticité est une des meilleures façons d’être heureux et en phase avec soi-même. Elle fait donc intrinsèquement partie de ce que je veux partager.
En parallèle de ce projet, tu as fondé une structure d’accompagnement musical du nom d’Odace Music. Tu peux nous en parler ?
C’est une structure à destination de tous les porteurs de projets musicaux (labels, managers, artistes, etc…), pour les aider à atteindre leurs objectifs, grâce à des dispositifs à moindre coût. Nous sommes deux, et je m’occupe personnellement de ce qui concerne l’industrie musicale et l’accompagnement de projets (obtenir des subventions, donner des conseils scéniques, trouver des dates de concert, développer sa visibilité digitale, trouver des structures comme des labels…). Andréa est la coordinatrice, et prend en charge tout ce qui est administration, communication et organisation.
Dans les bonnes nouvelles, depuis début 2021, nous avons le droit de dispenser des formations financées par l’état !
Comment envisages-tu la suite pour toi, aussi bien en tant qu’artiste qu’en tant que manager d’Odace Music, au vu de la situation sanitaire actuelle ?
Avant la crise, on créait deux types d’évènement avec Odace, des scènes ouvertes et des salons musicaux. Cela faisait partie intégrante de notre activité. On a tout digitalisé depuis, y compris la partie accompagnement, et supprimé ces deux évènements, qu’on a remplacés par des dispositifs plus adaptés. Ironiquement, c’est depuis le Covid que la structure a commencé à prendre de l’ampleur, grâce à ces dispositifs, tels que la mise en playlist, l’accompagnement premium, etc…
En tant qu’artiste, je m’adapte comme tout le monde, en digitalisant mes contenus, comme les interviews et les lives. J’ai, par exemple, multiplié les vidéos en ligne. Pour l’après Covid, j’attends de voir les retours sur Réunion, et suite à ça je déciderai des prochaines étapes selon les opportunités que ce projet m’aura apportées.

Un mot de la fin ?
Flamboyez-vous, comprenne qui pourra !
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