Amnesty International : Les Droits des Femmes, un combat quotidien
- Le Poulpe
- 21 mars 2021
- 4 min de lecture

© Le Poulpe Savant
Même si le 8 Mars est passé, les actions pour défendre les Droits des Femmes dans le Monde se poursuivent tous le mois de mars.
À Rouen, Le Poulpe Savant a croisé la route d’Amnesty International lors d’une action pacifique et presque artistique : des ardoises noires dans des arbres, des inscriptions à la craie, des noms de femmes… La rédaction a mené son enquête !
Amnesty International : la Lutte pour les droits humains
Avant d’aller plus loin, il faut répondre à nos lecteurs qui s'interrogent peut-être sur la
nature d’Amnesty International.

Campagne 2018 d'Amnesty International
C’est une Organisation Non-Gouvernementale : elle reçoit par conséquent des dons privés et n’est affiliée à aucun État, à aucune idéologie politique ou religieuse.
En 1961, Peter Benenson apprend que deux étudiants portuguais vont être emprisonnés pour avoir trinqué à la Liberté. Il va alors appliquer une pression par l’opinion publique et ainsi réussir à faire libérer les condamnés.
De là est née l’ONG Amnesty International qui, ces dernieres années, s’est battue pour obtenir l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso, la dépénalisation de l’homosexualité en Inde et bien sûr la libération de nombreuses personnes injustement condamnées.
Grâce aux militants, aux dons, mais surtout aux nombreuses pétitions mises en place et signées aux quatre coins du monde, cette organisation réussit à mener à bien de nombreux combats pour que dans tous pays les droits humains soient respectés.
L’Interview : Le Poulpe Savant / Amnesty International
Il nous fût peu de temps pour trouver Marie, une militante qui remplaçait justement quelques ardoises.
Bonjour Marie, alors je vois qu’il y a des ardoises dans les arbres… Est ce que vous pouvez nous expliquer en quoi consiste votre action ?
Alors c’est une action qu’on fait tous les ans au Printemps dans les bacs de fleurs de la ville de Rouen en accord avec le maire. Donc on plante nos ardoises sur toutes les violations des droits des femmes en France, en Europe, et dans le Monde.
C’est un moment d’échange pour nous avec le public, les hommes et les femmes, par exemple ici nous sommes devant un lycée ça permet donc de discuter avec les jeunes et tous les gens qui passent. Ça nous permet également de sensibiliser le public à la situation des femmes dans certains pays où leurs droits sont absolument inexistants.

Cette année on met le focus sur deux pays : l’Iran et l’Arabie Saoudite où les Droits des Femmes sont bafoués au plus haut point. Par exemple, Nassima Al Sada en Arabie Saoudite a été condamnée à 9 ans de prison. Vous savez pourquoi ?
Parce qu’elle a conduit une voiture quelques mois avant que le Prince change la loi sous la pression, celle des femmes d'ailleurs, mais plusieurs femmes ont été condamnées et n’en sont sorties que récemment.
Nassima, elle, est toujours emprisonnée, douze ont été libérées notamment grâce à une campagne pour Loujain Al-Hathloul, peut-être que vous en avez entendu parlé, ça a été la plus médiatisée même s’il en reste encore une ou deux en prison.

En Iran, le droit des femmes est lui aussi inexistant, et c’est notamment le droit de sortir sans voile puisque là-bas il est absolument obligatoire de le porter.
La situation de Yasaman Ariani qui a eu l’audace il y a 2 ans, le 8 mars, de sortir dans le métro pour distribuer des fleurs aux femmes. Elle n’avait pas mis son voile, c’était bien entendu une action militante pour le droit des femmes et elle a écopé de 9 ans de prison rien que pour ça.
Donc on fait signer des pétitions, le public, enfin ceux qui veulent signer le font et on envoie cela aux procureurs, dans les pays, au Ministre de la justice, au Prince, etc..
Et petit à petit, à force de ténacité au niveau international, on est nombreux à être mobilisé sur ces situations et ça permet de les faire sortir ou d’alléger les peines, ou améliorer leurs conditions de détention.
C’est une super initiative, à notre échelle, en tout cas et on est au cœur de Rouen en ce moment et vous nous avez confié tout à l’heure que vous poseriez des ardoises un peu partout ?

En effet, celles-ci on les a laissé une semaine malgré la pluie et le vent, on les ré-accroche à chaque fois, alors on peut dire qu’on va les promener au Jardin des plantes ce week-end. La semaine prochaine on ira au Parc des Bruyères qui est un lieu magnifique et puis on reviendra devant le Palais de justice, et puis peut-être dans une grande école avec laquelle on va travailler justement sur le droit des femmes la dernière semaine du mois de Mars.
Et combien êtes-vous à travailler à peu près pour ce projet ?
Cette semaine on est 6 ou 7 du groupe qui sont venus, on tourne. On fait les permanences tous les jours entre 14h et 16h. Les ardoises restent là mais nous on vient rencontrer le public tous les jours. On peut dire qu’on est une petite dizaine à peu près.
Et quel est le retour du public par rapport à tout ça ?
Alors spontanément, vous voyez les pétitions là-bas, les gens s'arrêtent, lisent les ardoises. Il y a beaucoup d’adhésions à ce qu’on a affiché, parce qu’il y a la question du viol, de l’IVG, toutes les situations affichées-là. Il n’y a pratiquement pas de réaction négative, beaucoup de garçons disent que c’est important.

Par exemple, on est près d’un lycée mixte, quand on parle avec les garçons, il n’y pas de réaction hostile, au contraire c’est une réelle adhésion à ce qui est dit, à la nécessité de se battre, encore et toujours.
Donc on peut dire que les gens se sentent concernés, ça va permettre d’avancer dans cette lutte pour le droit des Femmes ?
Oui, il faut toujours avancer, dès qu’il y a des acquis il faut les défendre, parce que les acquis en matière de droits des femmes ça peut vite être remis en question.
Nous remercions Amnesty International pour cette interview sur le terrain, et si vous vous promenez dans Rouen ce mois-ci.. Gardez-l’oeil !
Alicia Trotin
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