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Interview : La Fabrique Sauvage

Dernière mise à jour : 15 août 2020



Bonjour, déjà avant tout, est-ce que tu peux te présenter brièvement ?


Bonjour Le Poulpe Savant, je suis Lucie, créatrice de la marque marseillaise de sacs et accessoires, La Fabrique Sauvage.


Comment en es-tu arrivée à créer ta marque ? Que faisais-tu avant ? 


J’ai créé ma marque d’abord sous le nom “Les Petites Sauvages” vers l’âge de 22 ans avec pour seul objectif de m’occuper, le temps de trouver ma voie professionnelle.

Je venais d’être diplômée d’un BTS en management et essuyais déjà un premier échec dans le monde du travail. Il m’a donc fallut peu de temps pour me rendre compte que je voulais être mon propre patron. Bien-sûr ce n’est pas si simple et j’ai dû continuer à travailler à côté, souvent dans la vente, ce qui finalement se complète bien.

La couture, c’est une histoire de famille, on m’a transmis cette passion gamine et ça a été un déclic, avec l’aide de mes amies et de ma mère, je me suis lancée.


D’ailleurs, pourquoi ce nom ? 


Au départ Les Petites Sauvages a été décidé avec mes 2 copines qui débutaient à ce moment leurs études en communication et graphisme. Sauvageot c’est mon nom de famille, alors naturellement j’ai eu envie de créer ma tribu de sauvages … 

J’ai changé le nom en 2018 car j’avais besoin que la marque grandisse et surtout, la clientèle avait changé. La gente masculine commençait à s'intéresser à mes créations, surtout lorsque j’ai lancé les premières bananes. La Fabrique Sauvage est alors née, plus mature, unisexe et sobre. Le logo aussi a évolué, toujours réalisé par mon amie qui est aujourd’hui devenue graphiste de métier (Gabrielle Hola).



Quelles ont été tes premières créations ? 


Mes toutes premières créations mises en vente étaient des pochettes. J’en ai fait un bon paquet avant de faire des tote bag, cabas etc.


La création dont tu es la plus fière ? 


Mes bananes et mes bobs rencontrent un petit succès, et je me régale à les fabriquer. Mais l’été dernier j’ai réalisé la robe de mariée d’une amie. De A à Z et sur mesure, c’était pour moi un vrai challenge et une belle réussite :)




La journée-type d’une créatrice, ça ressemble à quoi ? 


Je suis plutôt matinale, alors quand c’est possible, je me lève assez tôt et j’attaque par ce qui me fait le plus envie. Ce pour quoi j’ai eu envie de me lever. Donc, souvent, c’est de commencer une nouvelle pièce ou d’utiliser un nouveau tissu. La production prend ensuite une grande majorité du temps. Ensuite il faut aussi prendre du temps pour acheter des fournitures, s’occuper de ses comptes, gérer les réseaux sociaux etc. mais pour moi il n’y a pas de planning réellement, je m’adapte chaque semaine.



Comment trouves-tu l’inspiration pour tes créations ? 


L’inspiration vient en chinant les différentes matières que j’utilise. La majorité maintenant de mes créations est fabriquée à partir de matières recyclées (manteaux, jeans, rideaux etc.)

Selon le textile, il deviendra plutôt un bob ou une banane. En dehors de ça, les modèles sont unisexes, avec une orientation plutôt streetwear. Marseille est une super source d’inspiration au quotidien, les Marseillais ont à mes yeux un style unique et décalé très riche.


Nous avons vu que tu as, par exemple, recyclé une doudoune en banane, comment fais-tu ? 


En fait, la pièce qui a beaucoup plu était une banane découpée dans une combinaison de ski Elesse “Club Med 1991”. Je l’avais chinée dans une fripe. 

Ce n’est pas vraiment évident de découper une banane dedans car il faut bien réfléchir au placement des pièces du patron. J’avais décidé d’utiliser les poches avec le gros logo Elesse en laiton. Et le résultat était plutôt pas mal !


C’est important le recyclage dans le milieu de la mode ? Y a-t-il beaucoup de gaspillage ?

Pour moi, il devient urgent que les marques se responsabilisent. Et je vois de plus en plus de jeunes créateurs qui s’engagent dans cette voie. C’est à mon sens une idée intelligente et, qui plus est, permet de créer des pièces totalement uniques et souvent décalées. Evidemment, l’industrie de la mode est le deuxième secteur le plus polluant au monde. Des tonnes de fringues invendues ou à peine portées sont jetées et très peu d’entre elles sont recyclées. On les renvoie vers la Chine ou l’Inde pour s’en débarrasser ...


Tu fais tout sur place ou tu délocalises un peu ? 


Je fais tout sur place. J’ai la chance d’avoir un atelier au Couvent Levat où je produis mes collections.

Je crée les patrons, je coupe et je monte tout moi-même. (D’ailleurs, je recherche une petite aide de temps en temps, je fais passer le message ..).


Tu fais des collaborations avec des artistes pour certaines de tes créations c’est ça ? Comment les trouves-tu et comment se passent les collaborations ? 


Oui, j’ai plusieurs collaborations prévues pour les mois prochains. Je trouve ça très enrichissant de pouvoir partager des savoirs-faire et des idées. 

En étant résidente au Couvent, c’est assez naturellement que les connexions se sont faites.

Sinon, dans mon entourage très proche, il y a pas mal d’artistes. Mon chéri Anthony Aka. Erb (@insta.erb) avec qui nous préparons une collection de bobs et bananes sérigraphiés et brodés, ou encore avec ma pote Sorane créatrice de bijoux. (@allegoriabijoux13).


Tu pourrais nous parler un peu des prochaines collections et créations ? 


Les 2 prochaines collections seront donc les 2 citées plus haut. La première découpée dans des tenues de travail sérigraphiées et brodées avec les visuels de ERB et la deuxième, des bijoux et bananes assortis, découpés dans des vêtements traditionnels asiatiques recyclés.


As-tu pour ambition de développer ta marque et de t’agrandir ? Si oui comment ? 


Depuis peu, j’essaie de changer le regard que j’ai sur ma marque. De prendre ça plus au sérieux, comme une entreprise avec laquelle je peux vraiment vivre. J’envisage donc de trouver une personne pour m’aider au niveau de la production, ce qui me permettrait de développer peut-être un point de vente. 


Tu mets en avant le côté « Marseille », c’est important pour toi d’être rattachée à la ville et son image ?


Je me suis installée à Marseille il y a 7 ans, et j’aime toujours autant y vivre et y travailler.

Comme dit plus haut, cette ville est pour moi inspirante et pleine de possibilités. Je suis donc fière de pouvoir dire que tout est fabriqué localement. Je glisse même une étiquette “fabriqué à Marseille” à l’intérieur de chaque création !



Imaginons que tu puisses choisir qui tu veux comme égérie pour ta marque. Qui désignerais-tu ? Cite une femme et un homme ! 


Pour mes shootings, je choisis des personnes de tous milieux, et surtout qui ne correspondent pas vraiment aux critères de beauté habituels. J’aime l’originalité et la personnalité des gens.

Au risque de vous décevoir, je n’ai donc pas vraiment de personne célèbre à citer !



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