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Shadowz interview - Le Netflix de l'horreur

Dernière mise à jour : 15 août 2020



Bonjour, pouvez-vous brièvement vous présenter ?

Bonjour, je m’appelle Aurélien Zimmermann et je fais partie de l’équipe Shadowz.



Pouvez-vous résumer le concept de la plateforme Shadowz et son offre?

Shadowz est une plateforme de streaming 100 % cinéma de genre. C’est à dire que vous y trouverez exclusivement de l’horreur, du thriller, du fantastique, de la science-fiction… Nous avons pensé Shadowz comme une offre de complément, on ne cherche pas à pousser les gens à se désabonner de Netflix ou autre, c’est pour cela que nous avons voulu un prix d’abonnement bas : 4,99 € par mois ou 49 € par an, sans engagement et avec 7 jours d’essai offerts. Shadowz a été lancé le 13 mars dernier et le catalogue compte actuellement plus de 200 films et courts-métrages, nous en ajoutons chaque semaine.


Quand et comment avez-vous eu l’idée de cette plateforme ?

Il existe une communauté de fans très forte pour ce cinéma là, et nous en faisons bien sûr partie. Nous avons donc créé la plateforme que nous, en tant que fans d’horreur, rêvions d’avoir. L’idée est de rendre hommage à ce cinéma là et de le partager, le promouvoir. Car il est malheureusement souvent malmené sur les plateformes de svod généralistes et les distributeurs cinéma.



Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a amené à créer une plate-forme de streaming ?

Shadowz est née au sein de l’équipe de VOD Factory, une petite entreprise parisienne spécialisée dans la création de plateformes SVOD. Beaucoup de membres de l’équipe, dont moi-même, sont des passionnés de cinéma de genre. Frustrés de ne pas trouver notre compte à ce niveau là sur d’autres plateformes, nous avons réfléchi à la création d’un service pour les fans, fait par des fans. A partir de là, nous nous sommes lancés dans la confection de notre catalogue rêvé, en faisant bien sûr face à la réalité du marché, des prix d’achats des droits, etc...



Donc, j’imagine que vous êtes cinéphile, qui vous a initié à cet art ?

Oui bien sûr ! A vrai dire, je me suis un peu initié tout seul. Mes parents étaient très ouverts et m’ont introduit à l’art en général. Mes atomes crochus avec le cinéma se sont très vite manifestés.


Comment s’est manifesté, et avec quels films, cet intérêt pour le cinéma de genre ?

Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours aimé le bizarre et l’étrange, les monstres, les histoires fantastiques… J’ai commencé mon exploration du cinéma de genre très jeune et ai vu de nombreux films un peu trop tôt ! Mais malgré les peurs et les traumatismes, j’en demandais toujours plus ! Je crois que le premier film d’horreur que j’ai vu au cinéma était le remake de The Grudge, je devais avoir 11 ans. Même si depuis j’ai découvert l’original, que je préfère, ça reste un film important pour moi. Je pense qu’il y a toujours 2 films au sein d’un même film : celui qui a été filmé et celui que l’on a vu, avec un contexte, des attentes, un vécu… Mais je pense que le vrai basculement pour moi s’est fait avec La Colline a des Yeux d’Alexandre Aja. Ce fut mon premier choc d’horreur adulte. A partir de là, je savais qu’il n’y avait plus de retour en arrière possible : l’horreur et moi, ce sera pour la vie.



Une plate-forme faite par les fans, vous pouvez nous en dire plus sur cette rencontre ?

Nous avions mis en place une campagne de financement participative pour la création de Shadowz et le moins que l’on puisse dire, c’est que son succès a été au-delà de toutes nos attentes. Je pense que c’est vraiment à ce moment là que l’on a réalisé la force de l’esprit communautaire de cet « autre cinéma ». Et c’est aussi à partir de là que l’on a commencé à échanger avec les gens, à écouter leurs conseils pour la plateforme, etc. Certaines de ces personnes, grâce à leurs contributions, sont même devenues nos parrains et ont eu droit à leur playlist de films sur la plateforme. Il est primordial pour nous de faire participer les utilisateurs à l’amélioration de la plateforme et du catalogue car sans eux, elle n’existerait pas.



Comment définiriez-vous le cinéma de genre ?

En soit, chaque film qui appartient à un genre, en répondant donc aux codes de ce genre, est un film de genre. Le western, la comédie musicale... Mais il est vrai que quand on parle de « cinéma de genre », on sous-entend souvent cinéma d’horreur, fantastique… Cet « autre cinéma », qui repousse des limites, qui ose déranger et être alternatif.


Y a-t-il un public en France pour le cinéma de genre ?

Oui, les succès de certains films et des festivals de cinéma fantastique nous le prouvent. Cependant, l’industrie est compliquée et beaucoup de films de genre ne trouvent pas leur public en France car les distributeurs sont très frileux à l’idée de faire de la place en salles à un petit film d’horreur alors qu’une grosse comédie familiale fera inévitablement plus d’entrées. La même règle s’applique à la production des films. C’est aussi pour donner plus de visibilités à ces films que nous avons créé Shadowz.

C’est quoi, les « Shadowz Exclu » ?

Ce sont des films que ne nous proposons sur la plateforme et qui ne sont jamais sortis ailleurs en France, nous sommes donc les premiers à les diffuser. Comme je le disais, cela peut permettre de mettre en avant des films qui n’ont pas eu leur chance en salle ou ailleurs. Pour l’instant, nous avons la trilogie des French Blood, des films à sketch français produits pas une petite boîte lyonnaise et réalisés par de jeunes cinéastes passionnés. Notre partenariat avec eux a permis d’aider le financement des films 4 5 6 qui arriveront dans l'année. Nous discutons également directement avec des producteurs américains pour sortir des films inédits, dont un Blumhouse très prochainement. Dans le futur, on aimerait aussi beaucoup produire nous-même des Shadowz Exclu !


On va parler un peu du contenu, je vais vous donner mon envie, et vous aller me conseiller avec ce qui est disponible sur la plateforme !


Si je veux voir …..


Un bon Slasher ?

La réponse évidente est Halloween de John Carpenter. C’est le slasher-genèse, le plus culte des cultes, qu’il faut absolument avoir vu. Sinon, je suis personnellement très fan de Wolf Creek 2 de l’australien Greg McLean, qui arrive à réitérer la réussite du premier sans pour autant se répéter. Il fait partie de ces rares slashers qui place sa narration du point de vue du tueur. C’est un film de sale gosse, profondément malsain et rock’n roll.


Un classique de l’horreur ?

Nous avons une belle petite liste. Avec du Carpenter, du Cronenberg, du Argento… Mais si je devais n’en choisir qu’un, ce serait Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato. Longtemps censuré et interdit dans de nombreux pays, le film est un sommet d'horreur viscérale. L'ambiguïté du projet, qui emprunte au documentaire et au snuff-movie, fut entretenue par le distributeur au moment de la sortie, à tel point que le réalisateur s’est vu accusé par la justice italienne d'avoir filmer les véritables meurtres de ses acteurs à l'écran. Il sera relaxé une fois s'être montré avec son casting en chair et en os... Bref, l’histoire autour du film est aussi folle que le film lui-même.



Un film d’horreur sauce vintage ?

Sans hésitation : The Editor d’Adam Brooks et Matthew Kennedy. Le film, qui date de 2014, est un immense hommage aux giallos des années 70 mais ne verse pour autant jamais dans la facilité nostalgique. Il y a un vrai regard de cinéastes, c’est une comédie absurde gore et hilarante qui fait se rencontrer le cinéma de Dario Argento et de Quentin Dupieux avec classe et maestria.


Un film espagnol ?

L’Orphelinat de Juan Antonio Bayona, l’un des grands représentants de l’horreur espagnole moderne.



Un film sud coréen ?

The Murderer de Na Hong-jin. C’est peut être un poil en dessous de The Chaser, son précédent film, mais c’est tout de même du très très haut niveau. Si vous aimez les thrillers burnés, foncez !



Un film français ?

Le méconnu Making oFF de Cédric Dupuis. Alliant avec dextérité gore et comédie, c’est un film d'horreur à l'originalité à toute épreuve et au script absolument génial. Si vous aimez l'humour très très très noir, vous allez être servis.



Un film d’horreur d’une autre nationalité ?

L’Australien Next of Kin. Cette pépite de la ozploitation (cinéma d'exploitation australien) longtemps invisible en France navigue entre le film de fantôme, le thriller psychologique, le récit initiatique et le conte de fée... Rien que ça.




Un survival horror ?

Mon préféré sur Shadowz est probablement 30 Jours de Nuit, un film de vampires complètement fou. J’aime aussi beaucoup The Breed, qui est moins connu. Produit par Wes Craven, ce film de « chiens tueurs » est terriblement efficace. Il y a une vrai volonté de faire un long-métrage « à l’ancienne », sans CGI et tourné avec de vrais animaux. Rien que pour ça, le film est à voir. Sinon, The Descent reste une valeur sure, et le film est toujours terriblement prenant et efficace.



Une comédie horreur ?

Cheap Thrills. Le concept est génial et on sent que le réalisateur E.L. Katz, dont c'est le premier long-métrage, s'amuse comme un fou à jouer avec nos nerfs de spectateur. Drôle mais loin d'être idiot, Cheap Thrills met en avant le pouvoir déshumanisant de l'argent et dresse le portrait grinçant d'une société capitaliste et disparate.




Un Rape and Revenge ?

The Woman de Lucky McKee, même si le film est à l’arrivée bien plus qu’un simple rape an revenge. Jamais voyeur ou gratuit, The Woman est une œuvre terriblement intelligente, l'horreur filmée n'étant ici que le symptôme d'une société malade gangrenée par la lutte des classes.



Un Giallo ?

Les Frissons de l’Angoisse reste à mon sens l’un des plus grands giallos jamais filmés. Mais j’ai aussi un amour tout particulier pour Six Femmes pour l’Assassin de Mario Bava, c’est d’une beauté formelle éternelle.



Un Home Invasion ?

Dream Home. En digne héritier du cinéma Catégorie 3 de Hong-Kong, le film est ultra-violent et sans concessions mais a aussi un vrai discours social qui raconte la crise des logements de la Chine d’aujourd’hui.



Un found footage ?

Cold Ground est assez méconnu mais vaut définitivement le coup d’œil ! Le film suit une équipe de journalistes et de scientifiques partis en expédition dans les montagnes suisses… Jusqu’à tomber sur une meute de big foots sanguinaires.



Un film à twist ?

Difficile d’en choisir un sans spoiler !


Un petit nanard sympathique pour finir ?

Nous n’avons pas de nanards à proprement parler sur la plateforme. Mais Piranha 3D d’Alexandre Aja a un côté nanardesque purement assumé. C’est le film idéal pour une soirée entre potes à la fin du confinement !



Le confinement est-il une période favorable au lancement de votre plateforme?

Nous sommes sortis quelques jours avant le confinement, nous n’avions bien sûr rien prévu, la date ayant été fixée depuis de nombreuses semaines. Nous sommes ravis de pouvoir proposer un passe-temps de plus aux gens et même si cela a très certainement augmenté nos abonnements, nous aurions bien sûr préféré que rien de tout cela n’arrive.

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