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Journée Internationale des droits de la Femme : Qu’est ce qui a changé depuis le 8 mars dernier ?


Le 8 mars est une journée aussi symbolique que polémique. En effet, on ne célèbre pas Les Femmes, mais les Droits des Femmes, qui n’ont pas toujours été mis sur la même ligne d’égalité que ceux des hommes.


En 2021, le salaire des femmes est en moyenne inférieur à 19% par rapport à celui des hommes selon l’INSEE, environ 88% des violences conjugales sont subies par des femmes, sans parler du harcèlement de rue ou du sexisme au travail : aujourd’hui nous luttons contre ces inégalités. C’est l’occasion pour de nombreux médias de parler des figures féminines qui ont changé l’Histoire, ou de comprendre comment le féminisme est né. À la rédaction, on vous propose de voir ce qui s’est passé pour les Femmes depuis le 8 mars dernier dans le Monde.


Point Histoire : Pourquoi le 8 mars ? En 1945, les Nations Unies ont signé un accord qui établit le principe d’égalité hommes-femmes. En 1947, l’Assemblée Générale a approuvé la proclamation de La Journée des Nations Unies pour les Droits de la Femme et la Paix Internationale.

La première Journée de la Femme a vu le jour aux États-Unis le 28 février 1909, quand les travailleuses textiles se sont mises en grève. En 1917, les femmes russes ont lutté pour « Du pain et la paix » le dernier dimanche de février. Sur le calendrier grégorien, ce jour tombait un 8 mars.

L’UNESCO travaille dans tous ses domaines de compétences dans le but de promouvoir l’égalité des genres depuis 2008.


L’Europe : terre de liberté... ou pas

Les femmes se situent en première ligne de la crise sanitaire en tant que professionnelles de la santé, innovatrices et organisatrices communautaires. Elles se trouvent également parmi les leaders nationaux les plus exemplaires et efficaces de la lutte contre la pandémie. Cette dernière a mis en valeur tant l’importance fondamentale de la contribution des femmes, que les charges disproportionnées qu’elles supportent.

La majeure partie des pays qui ont contenu avec le plus de succès les effets de la pandémie, et qui ont réagi avec le plus de brio face à ses impacts sanitaires et socioéconomiques sont dirigés par des femmes. C’est le cas notamment pour le Danemark, l’Éthiopie, la Finlande, l’Allemagne, l’Islande, la Nouvelle-Zélande et la Slovaquie.


En Espagne, pour le 8 mars 2021, la Journée de la Femme devra traiter du thème suivant : Femmes leaders, pour un avenir égalitaire dans le monde de la Covid-19.

Par ailleurs, dans le monde entier, les femmes font face à une augmentation de la violence domestique, à la perte d’emploi et à la pauvreté. Bien qu’elles constituent la majorité du personnel en première ligne, il existe une représentation disproportionnée et inadéquate des femmes dans les espaces politiques liés à la Covid-19.


En France, l’annonce de Frédérique Vidal concernant l’accès gratuit aux protections hygiéniques a été accueillie par les étudiantes avec espoir, un bon point pour le milieu universitaire qui subit lui aussi la crise sanitaire.

Dès la prochaine rentrée de septembre, il sera possible de trouver serviettes et tampons dans les universités, lycées et collèges. Certaines grandes surfaces comme Carrefour ont elles aussi proposé cet accès gratuit en échange de la carte étudiante et de la carte de fidélité. Un bon début pour lutter contre la précarité menstruelle qui touche 1,7 millions de femmes dans notre pays. L’Écosse et la Nouvelle-Zélande avaient été les premiers à prendre cette décision d’une importance capitale.


En Pologne, la lutte contre le droit à l’avortement a un goût amère. En effet, depuis quelques temps, le gouvernement ne cesse de revenir sur ce droit pourtant fondamental.

Tous les jeudis, à Varsovie on peut voir le défilé des manifestations où toutes les générations s’unissent pour contrer la décision du 27 Janvier de l’interdiction quasi-totale à l’IVG. Chaque année, c’est environ 200 000 interruptions de grossesses qui sont réalisées clandestinement, entraînant de terribles risques pour la santé de ces femmes qui n’ont pas le choix.


L’Amérique : Un pas en avant

En Amérique Latine, la péruvienne Tarcila Rivera Zea, fondatrice du Forum International des Femmes Indigènes, a affirmé : « Je n’aime pas la victimisation. Nous, les femmes Indigènes, ne pouvons pas nous présenter sans cesse comme les pauvres, les ignorantes, les incapables. À cause de cela, nous avons raté bien des opportunités, mais quand nous outrepassons cette barrière, nous avons toutes les capacités pour nous développer et apporter quelque chose à l’économie familiale et nationale ».

La révolution en matière de politique se sont véritablement les élections étasuniennes. Les postes de la finance, de l’environnement ou de la santé ont été confiés à des femmes, y compris d’origines étrangères et même une femme transgenre.

Une avancée historique pour une nation qui a connu lors de son précédent mandat un président quelque peu sexiste et discriminant envers les personnes transgenres, leur interdisant dans un premier temps l’accès au service militaire (entre autres), prétextant une lourde charge médicale ; mais l’idée a été abandonnée car, dans les faits, subir une opération de ce genre n’est, après guérison, pas un handicap ni une contrainte.

Côté climat et environnement, on retrouve Jennifer Granholm, ministre de l'Énergie.

Il y a également Deb Haaland, première Amérindienne de l'histoire à occuper un poste ministériel. Elle est chargée de l’aménagement du territoire et la gestion des ressources naturelles. Brenda Mallory coordonne les politiques énergétiques et environnementales de la Maison-Blanche dans les agences fédérales.

La communication américaine est également assurée par le Girl Power comme par exemple Jen Psaki, nouvelle attachée de presse. Symone Sanders est devenue conseillère et porte-parole

de la vice-présidente Kamala Harris. Elizabeth Alexander est la directrice de communication de la future première dame Jill Biden. Il n’y aura pas d’exception pour les renseignements, en effet Susan Rice sera à la tête du Conseil de politique intérieure de la Maison-Blanche (rappelons qu’elle fut ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies).


Linda Thomas-Greenfield fut secrétaire d'État adjointe pour l'Afrique avant d'être limogée par Donald Trump. Ambassadrice au Libéria pendant la reconstruction d'un pays ravagé par la guerre civile, elle fut ensuite nommée dans différents pays d'Afrique, ainsi qu'au Pakistan et en Jamaïque.

Janet L. Yellen devient aujourd'hui la première femme secrétaire au trésor, l'équivalent du ministre des Finances en France. Elle annonce un plan de relance pour les Américains fragilisés par la pandémie de Covid-19.

La Taïwanaise Katherine Tai et l’Afro-Américaine Cecilia Rouse sont respectueusement devenues ministre du commerce et cheffe des conseillers économiques du président. L’Indienne Neera Tanden préside le Center for American Progress, un influent think tank (groupe de réflexion ou laboratoire d'idées, regroupement d'experts au sein d'une structure de droit privé, indépendante de l'État ou de toute autre puissance, bien qu'il puisse être partiellement financé par un organisme étatique, et en principe à but non lucratif) démocrate. Tanden prend la direction du Bureau de la gestion et du budget.

Le département Social et Santé est confié à Marcia Fudge qui est la première femme en plus de 40 ans et la seconde femme noire de l'Histoire à devenir ministre du logement et de l'urbanisme. Elle devra lutter pour pallier la pénurie de logements sociaux aux Etats-Unis.

Quant à Marcella Nunez-Smith et Rochelle Walensky, elles ont pris la tête du groupe de travail sur l'équité dans la lutte contre la COVID-19 été nommée à latête des Centres de contrôle et de prévention des maladies. Rachel Levine est, elle, nommée ministre adjointe de la Santé. Une décision

historique, puisqu’elle est une personne transgenre. “Elle apportera le leadership ferme et l'expertise cruciale dont nous avons besoin pour guider les gens à travers cette pandémie, peu importe d'où ils viennent, leur race, religion, orientation sexuelle, identité de genre ou leur handicap", a déclaré le 46e président des États-Unis.


L’Afrique : un retard encore considérable


Récemment, sur le site des Nations Unies un hors-série consacré à l’évolution de la situation des femmes dans les pays d’Afrique, a été publié.

En dehors des pays tels que l’Angola, le Mozambique, ou l’Afrique du Sud qui ont eux dépassé le seuil des 30 % de sièges destinés aux femmes députés, le reste du continent ne laisse que très peu de place à la liberté de la Femme. La crise sanitaire qui perdure depuis des années n’a hélas pas tellement évolué, malgré les interventions de masse de divers ONG pour réduire la propagation du Sida, de la Dengue ou du Choléra.

Sans parler des guerres civiles qui font rage tant au Moyen-Orient qu’en Afrique Centrale, où le viol est devenu une arme de guerre. La Journée internationale des droits de la femme est certe là pour présenter le chemin parcouru, mais également pour montrer les inégalités qu’il reste encore à corriger urgemment.

En revanche, même si la guerre empêche l’accès à l’éducation, dans les zones sans conflits de plus en plus de petites filles ont accès à l’école et au collège, ce qui leur donne l’espoir et la possibilité de devenir entrepreneuses ou d’avoir accès à des places politisées.

C’est un combat encore rude et quotidien qui commence à porter ses fruits à l’international :

Le Goncourt des Lycéens 2020 en France a par exemple été remporté par la camerounaise Djaïli Amadou Ama pour son roman Les impatientes, paru aux Editions Emmanuelle Collat.

On peut également saluer l’entrée d’Adji Zaouna Maina qui est la première Nigérienne à intégrer la NASA en tant que spécialiste de l’hydrologie.

Cette fois dans le secteur médical, l’infirmière Yvette Batantu, originaire du Congo, a été élevée au rang de chevalière de la République italienne en juin 2020. Cette Secouriste volontaire en Lombardie dans le nord de l’Italie, a travaillé dès le début de la crise de la COVID-19.


L’Asie : deux pas en arrière


L’année 2020 n’a pas été très dynamique en matière de Droit des femmes pour l’Asie. On peut noter que le dossier “Ouïghours” ne permet pas à l’Asie de prétendre à une avancée sur les droits des femmes. Viols, stérilisations de force, travails forcés dans des conditions inhumaines... la liste des horreurs infligées dans le camp du Xinjiang en Chine est encore bien longue autant pour les hommes que pour les femmes.

Idem pour la Birmanie qui a subi un coup d'État il y a quelques semaines, depuis c’est une révolution dont les principales activistes sont les femmes. Déjà renommée la Révolution du Longyi (nom de la jupe tubulaire traditionnelle unisexe dans le pays), les femmes suspendent leur dessous et leur jupes pour faire reculer les militaires.

Une étrange façon de faire la guerre qui porte pourtant ses fruits en raison d’une ancienne croyance qui interdirait aux hommes de passer sous la ceinture d’une femme sous peine de perdre sa virilité et un tas d’autres malheurs. Bien que cocasse, cela permet en plus aux manifestantes de courir plus vite. Comme de véritables battantes, les birmanes se battent avec force et courage, quitte à payer le prix fort.



La Crise de la COVID-19 n’a pas empêché les luttes féministes de progresser et d’atteindre certains de leurs objectifs, toutefois, comme le démontrent les conflits actuels aux quatres coins du globe, le combat n’est pas terminé. En attendant ce jour où le 8 mars ne rimera plus avec inégalités, la Rédaction du Poulpe Savant vous offre ni fleurs, ni réductions maladroites pour La Journée de la femme, simplement une belle journée où nous pouvons rendre hommage aux Femmes de l’Histoire.



Maguy & Alicia Trotin



 
 
 

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