Lupin, dans l'ombre d'Arsène. Une série qui divise.
- Le Poulpe
- 29 janv. 2021
- 3 min de lecture
Ils l’ont vu, mais ils ne l’ont pas regardé.
Le 8 janvier dernier, Netflix rappelait aux Japonais que le Gentleman Cambrioleur est bien français, malgré le succès de Lupin III : The First, sorti en octobre dernier.

L’histoire commence dans les années 90. Alors qu’il travaille comme chauffeur pour l’importante famille Pellegrini, Babakar Diop est accusé d’avoir volé « Le collier de la Reine » par son patron, à tort. Déshonoré par cette accusation, Babakar est retrouvé pendu en prison, laissant derrière lui Assane, son fils maintenant orphelin, avec comme seul héritage une petite boite contenant une lettre et un livre : Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur. 25 ans plus tard, Assane, qui s’est construit grâce au livre mais aussi grâce à son ex-femme, Claire, est devenu père à son tour. Vivant de petits larcins et aidé par son meilleur ami Benjamin, antiquaire, Assane prépare soigneusement un gros coup. Pour rétablir la vérité, il va voler « Le collier de la Reine » lors d’une vente aux enchères, au Louvre.
Ils nous avaient prévenus, Lupin ça envoie du Louvre. Avec seulement 5 épisodes, George Kay, notamment connu pour avoir scénarisé Killing Eve / Criminal, et François Uzan (Family Business) ont fait taire les mauvaises critiques. En effet, bien avant la sortie de Lupin, dans l’ombre d’Arsène sur la plateforme, la presse et les réseaux sociaux se sont emparés du sujet, dénonçant une appropriation culturelle lorsqu’Omar Sy fut annoncé comme premier rôle, sans savoir qu’il n’incarnerait pas Lupin. Lorsque Lupin fut enfin disponible sur nos écrans, malgré un tournage repoussé de presque 4 mois suite au Covid, certains journaux se sont empressés de faire un article. Avides d’être les premiers à écrire sur la série, ils ont décrit « une action bouchonnée, une écriture pauvre et des clichés en série. », jugeant la série décevante.

Tournage de Lupin / Photo d’Emmanuel Guinier
Si la promotion de Lupin à elle, commencé bien en amont, elle n’a pas non plus été épargnée par la critique, devenant même un sujet qui divise sur les réseaux sociaux. Démarrant tout d’abord avec des photos d’avant-première « at home », Covid oblige, suivies d’une vidéo d’Omar Sy dans le métro en simple colleur d’affiches, à la station Palais-Royale / Musée Du Louvre, où il demande l’aide des passants pour coller les affiches de Lupin (Idée brillante).

Puis une réédition d’Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur, 5 jours après la sortie de la série et avant la publication d’une courte vidéo de l’équipe du film qui explique leur processus de création.
Netflix a mis le paquet sur la promo, au point d’être accusé de faire du forcing et de lasser les gens avant même qu’ils aient vu la série.
Malgré toutes ces critiques, les intentions des créateurs de Lupin sont bien plus belles. Cette série, voulue comme un hommage à Maurice Leblanc mais surtout à sa création, Arsène Lupin, notamment par le biais de 2 personnages passionnés : Assane Diop, qui s’est construit grâce au personnage de Lupin, et Youssef Guedira, chargé d’enquêter sur un voleur qu’il a l’impression de connaître par coeur.
Elle est aussi un hommage à Paris, voulue par l’équipe du film et dont le héros de cette histoire, Omar Sy, parle si bien : « On a ancré la chose dans quelque chose de très actuel. On voulait montrer le Paris mais tel quel, aussi bien les monuments mais aussi la banlieue. C’était important de montrer Paris dans son entièreté, et on n’avait pas envie de faire la carte postale. ».

Street Art de @claks_one
Disponible en 8 langues, dans 190 pays, en à peine 12 jours Lupin, dans l’ombre d’Arsène est devenu un phénomène mondial. Rapidement N°1 aux Etats-Unis et dans 10 autres pays, Netflix estime pouvoir atteindre les 70 millions de vues en 28 jours, selon leurs dernières intentions de visionnage. Si les sceptiques avaient peur d’être lassés avant d’avoir vu les 1ers épisodes, cela ne devrait pas inquiéter Netflix qui a su convaincre plus d’un spectateur.
Sur les réseaux sociaux, un autre phénomène a lieu, cette fois-ci autour des livres écrits par Maurice Leblanc. Sortie il y a une semaine, la réédition Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur est déjà en rupture de stock. Et sur les réseaux, l’engouement est marqué par de nombreux témoignages, notamment ceux de professeurs heureux de voir leurs élèves prendre goût à la lecture grâce à ce personnage aux 1000 facettes.

Si vous avez dévoré les 27 oeuvres de Maurice Leblanc et que vous ne pouvez pas patienter jusqu’aux 5 prochains épisodes, vous ne p o u r r e z ma l h e u r e u s eme n t p a s c é l é b r e r l’anniversaire de Lupin lors de la grande fête d’Étretat. Mais vous pourrez malgré tout aller visiter Le Clos Arsène Lupin, ancienne maison de son créateur transformé en musée, qui lui n’est pas fictif !
@PhelpsTravels / Lea Pheulpin
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