Retournons au cinéma au galop.
- Le Poulpe
- 19 mars 2021
- 3 min de lecture
Chronique de ma dernière sortie cinéma.
Poly | 2020 - 1h42
Réalisateur : Nicolas Vanier

Si tu tombes sur cet article et c'est la première fois que tu lis mes mots, il y a deux choses qu'il faut que tu saches. La première concerne ma nationalité, je suis arrivé en France il y a trois ans depuis le Venezuela. Et je suis donc à la découverte de la culture et de la société française. La deuxième concerne mes goûts, car j'ai une faiblesse indomptable pour les films des chevaux ! Tu dois déduire alors que je ne connais absolument rien sur Poly ni sur l'ancienne émission qui a inspiré Nicolas Vanier à écrire un roman et à réaliser ce film. Et tu ne seras pas étonné non plus quand je dirai que j'ai bien apprécié le moment d'aventure équestre.
Tout commence au pas doux avec le déménagement de Louise (Julie Gayet) et de sa fille Cécile (Elisa de Lambert). Les deux héroïnes font un saut vers des nouveaux paysages après un divorce malheureux. Et pour reprendre les rênes de leurs vies elles se dirigent vers le sud de la France, où Louise, infirmière de métier, remplacera l’ancien médecin du village. (Oui, petit clin d’œil aux luttes féministes de la part de Nicolas Vanier). Une fois installées, elles se rendront vite compte que les villageois ne sont pas très chaleureux envers les parisiens, encore moins si on est femme et divorcée.
Jusqu'à là, un trot de routine. Le récit commence alors son galop avec l'arrivée d'un cirque d'animaux et les débats modernes qui vont avec. Poly est la star du spectacle, mais comme Cécile est encore étrangère, ses yeux (et ceux du spectateur) repèrent vite comment il est exploité et maltraité. C’est ainsi que commence l'aventure pour libérer le poney du méchant Brancalou (Patrick Timsit). Une aventure qui permettra aux nouvelles arrivées de s’intégrer. Et une opportunité en Or pour le réalisateur de marquer les esprits des enfants et de les rendre protagonistes dans le débat pour le monde de demain.
Qu'on connaisse l'histoire de Poly ou pas, on peut profiter d'un bon moment de cinéma avec les aventures et la lumière qui apporte le nouveau film de Vanier. Un réalisateur engagé qui me plaît de plus en plus par sa persévérance. J'en avais déjà parlé sur ma critique de son dernier film Donne-moi des ailes. Et aujourd'hui, juste un an après, il me surprend encore une fois par sa pertinence et par son envie de changer le monde à travers le grand écran.
Cependant, ce n’est pas un film fait pour tout le monde. Il est clairement dirigé aux petits, donc c’est plutôt du divertissement pour les familles avec enfants. Les personnages ont tous un air cocasse, mais parfois trop enfantin. Comme dans les dessins animés de la télé à 7 heures du matin. Une atmosphère qu’il tient sans doute de l'émission qui l’inspire et des textes de Cécile Aubry. L’auteur original qui a, d’ailleurs, inspiré le nom de la petite héroïne du film.
Je n’étais pas allé au cinéma depuis l'avant-première de Petit pays en février 2020, avant que le monde bouscule. Paradoxalement, la salle n'a pas changé. A différence du monde extérieur, elle était toujours aussi belle, confortable et mystique. Bien sûr, maintenant il y a les masques et la distanciation mais ça n'a pas du tout diminué ma discrète excitation pour revenir m’asseoir sur un siège rouge, avec des popcorns sur mes jambes. Et avec Poly quelle belle manière de retourner au cinéma !

La photographie remplie de lumière, des éclats de soleil et des couleurs vives se mélange ici avec une mise en scène des années 1960 très réussie, qui évoque une gracieuse nostalgie. Au rythme des classiques comme Emmenez-moi de Charles Aznavour et Le sud de Nino Ferrer, les aventures de Poly et de Cécile passent devant nos yeux comme un beau souvenir d'été à l’air libre. Et franchement, ça fait du bien.
- César Noguera Guijarro -
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