The Mandalorian : une synergie de talent
- Le Poulpe
- 7 déc. 2020
- 4 min de lecture
The Mandalorian | 2019 – 8 épisodes
Créateur : Jon Favreu

On dit que toute tendance revient à la mode. Il y a quelques ans on a vu les lunettes hipsters des années 1960 revenir sur les têtes des jeunes et adultes. Aujourd’hui ce sont les pantalons taille haute des années 1980 qui sont portés à nouveau par tous ceux qui veulent être trendy. Et comme les arts n’échappent pas les paradoxes de la vie, on voit chez The Mandalorian une renaissance du western, un genre repris et revisité par Jon Favreu, qui avait déjà essayé avec Cowboys et Envahisseurs en 2011.
Bien que cette première tentative n’ait pas vraiment marché, je me permets de dire qu’elle a été un mal pour un bien. Parce que huit ans après, Favreu et l’équipe qu’il a rassemblé font un travail formidable sur ce qui est, pour moi, le premier Space Western vraiment réussi du cinéma et de la télévision.
Certes, à la place des chevaux on verra des speeders et au lieu des pistolets se seront des blasters. Mais l’essence du western est toujours là. Avec ce chasseur de primes solitaire et mystérieux appelé Mando (Pedro Pascal), à qui on va suivre à travers des dangereuses aventures pendant 8 épisodes. Bien sur il ne sera pas seul tout le temps, ce que le permettra d’ailleurs d’évoluer et de faire le public s’accrocher à l’histoire. Il sera accompagné de temps en temps par Cara Dune (Gina Carano), Greef Karga (Carl Weathers), Kuiil (Nick Nolte) et bien sur par la star qui a volé la vedette : l’Enfant, aussi connu comme « Baby Yoda ».

Sortie sur Disney+ en 2019, cette série a fait l’unanimité chez le public et la critique : On adore ! Et j’écris ces lignes à l’heure que la deuxième saison est en cours. Un épisode par semaine. Une nouvelle aventure tous les lundis. Voilà la raison qui me motive aujourd’hui à vous en parler et à vous inviter à la regarder.
Etant fan de l’univers Star Wars, c’est très difficile pour moi d’analyser et de critiquer les films qui appartiennent à la saga. C’est un univers qui m’a accompagné pendant toute mon enfance et même aujourd’hui. La Menace Fantôme est le premier film que je suis allé voir dans une salle, à l’âge de 4 ans. Je collectionne depuis tous les petits articles dédiés sur lesquels je peux poser mes mains. Ils ne sont pas très nombreux ni très couteux, mais ce que j’aime c’est leur esthétique, et ce qu’ils représentent pour moi : une entrée vers le monde du cinéma, où tout est possible. Ce cinéma entre fantastique et futuriste qui a fait du grand écran ma passion.
C’est pour cette raison que vous ne trouverez pas souvent des articles des Star Wars de ma part. Je ne me sens pas capable de les décortiquer comme il faut. Parce que les erreurs, les gaffes ou les problèmes narratifs sont vraiment éclipsés par mon attachement personnel et sentimental. Cependant, avec The Mandalorian ce biais s’efface un peu. Tout simplement parce que qu’elle est capable de traverser les frontières des genres et atteindre d’autres types de public, malgré les à priori qu’on puisse avoir à propos de la science-fiction.

Il ne s’agit pas de mon analyse particulière des faits. C’est vraiment le but du créateur Jon Favreu et son groupe de 5 réalisateurs, tous d’une très grande qualité. L’atmosphère souvent désertique, le rythme de vie lent, les petits villages, les tavernes. Tout est créée pour nous faire plonger dans un monde où les gens portent un blaster à la ceinture et où la loi du plus fort s’impose tous les jours.
Le succès de cette série, ou de sa première saison en tout cas, repose sur cette esthétique très soigné et très bien mise en scène. Mais elle repose aussi en grande partie sur le travail d’équipe des 6 réalisateurs qui créent une synergie spéciale. Je ne m’intéresse pas trop aux réalisateurs des séries, car ils sont souvent plusieurs à se repartir les épisodes, et ils suivent tous un seul fil conducteur et artistique déterminé par les producteurs ou le créateur principal. Mais en cette occasion on sent un je ne sais quoi, que l’on comprend mieux quand on regarde les noms et les making-of.
La tête de la troupe n’est autre qu’un des chouchous des studios Disney de ces jours : Jon Favreu, acteur et réalisateur chargé de la création et la production des remakes du Livre de la Jungle, du Roi Lion, d’Iron Man et d’autres grands films de la Marvel. Sa main droite est Dave Filoni, producteur exécutif et réalisateur en chef des séries animées chez Lucasfilm. Il est le gourou connaisseur de Star Wars dans le groupe. Après il y a les filles de la troupe : Bryce Dallas Howard, actrice et réalisatrice et Deborah Chow réalisatrice spécialisé en séries. Et finalement Rick Famuyiwa réalisateur connu notamment pour son film Dope, et le grand Taika Waititi, acteur et réalisateur très réputé ces derniers temps après son chef d’œuvre Jojo Rabbit. Pour connaitre mieux la façon dans laquelle ils ont collaboré depuis la conception du projet et jusqu’à l’avant-première, je vous recommande vivement de regarder Les making-of de Star Wars : The Mandalorian. Où on découvre les coulisses, les motivations et même les nouvelles technologies révolutionnaires qu’ils ont développées. Comme « The Volume », une nouveauté qui consiste à créer tout un set, avec des écrans de haute définition partout ! Pour simuler des environnements et des lieus qui ont été créés précédemment avec des logiciels de développement pour jeux-vidéo. Ce qui permet aux réalisateurs de filmer comme si le lieu était réel. C’est-à-dire, plus de fond vert !

Pour en finir avec l’article et vous laisser aller regarder cette pépite, je voudrais ajouter que probablement la décision la plus importante de la troupe de réalisateurs a été de penser la série comme une suite de plusieurs court-métrages. Chacun digne de participer à un festival de cinéma. Et c’est très chouette de voir comment chacun garde le style de chaque réalisateur, sans perdre pour autant la magie de l’ensemble. Les épisodes durent tous entre 30 et 50 minutes. Et même s’ils ont le typique cliffhanger à la fin, ils ont tous un récit propre, une nouvelle aventure à découvrir, une nouvelle leçon pour le héros. Et donc, une nouvelle opportunité pour nous laisser emporter comme si on était un personnage de plus.
César Noguera Guijarro
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